Commentaire : Et si on réfléchissait sur le rôle et la place des partis ? (Par Ahmed Ali Amir) 11 septembre 2013

On assiste ces derniers jours à des bouleversements politiques qui secouent des partis nés, pour la plupart, du pouvoir et qui tendent à survivre au-delà. Dans ce remue-ménage, il n’y a pas de fonds, de divergences d’idées, de confrontations sur des projets, ou de divisions provoquées par des alternatives opposées. Non! Rien de tout cela. Ces partis se divisent sur le partage de pouvoirs ou sur la perspective d’y accéder.
Les élections présidentielles se profilent à l’horizon et «la nuit des longs couteaux» est dans les airs. Inutile de revenir sur les faits qui divisent le mouvement Orange et les raisons de l’évincement de Houmed Msaidié au poste de secrétaire général de la Crc: combats de chefs, combats de leaderships dans une sécheresse d’esprit et d’idées qui donne des bourdonnements aux oreilles.
Depuis l’institution du nouveau cadre institutionnel, la place prépondérante des institutions insulaires et l’institution des élections primaires dans la désignation des nouveaux dirigeants du pays, les partis politiques ont perdu des repères essentiels.
Leur espace d’expression, leur influence politique et électorale ne leur servent pratiquement pas à grand-chose pour s’imposer dans la bataille de l’accession à la présidence de l’Union. Le risque est toujours présent que des personnes venues de nulle part, propulsées par des concours de circonstances hasardeux, portées par les réseaux occultes continuent encore longtemps à régenter le pays.
N’est-il pas grand temps pour toute la classe politique de faire une pause et d’engager une réflexion profonde sur le rôle et la place des partis, mesurer les effets et l’influence par ricochet du nouveau cadre institutionnel sur leur fonctionnement. Le rôle essentiel des partis politiques est clairement défini dans la constitution comorienne. La finalité est de concourir à l’expression du suffrage.
Or, jusqu’ici les partis ont du mal à jouer leur rôle d’intermédiaire entre le peuple et le pouvoir. Rares sont ceux qui élaborent des programmes sérieux, énoncent des propositions, qui sont repris dans le projet du gouvernement. La preuve, une fois élu, les chefs des exécutifs de l’Union comme des îles nomment selon leurs affinités personnelles et dirigent avec des hommes dont leur qualité première est de n’opposer aucune résistance.
Depuis plus de vingt ans, le pays évolue sous programme du Fonds monétaire international, survit grâce aux aides internationales et subit le diktat permanent des programmes financés par le Système des Nations unies. La politique comorienne est sous perfusion et les partis font semblant d’y jouer un rôle majeur, feignant d’ignorer (parce que se refusant d’y remédier) que les influences directes sur la politique de Moroni viennent de Paris, Washington et souvent de Mamudzu…
Les partis de l’opposition qui devraient proposer des solutions alternatives à la politique de la majorité en place et ainsi remplir une fonction «tribunicienne», en portant la contestation populaire, rencontrent par contre, la désillusion des citoyens, qui s’expriment à chaque élection par le taux élevé d’abstentionnisme à chaque appel à la manifestation, par l’absentéisme.
Les partis ont en principe pour objectif la conquête et l’exercice du pouvoir afin de mettre en oeuvre la politique annoncée. Par leur existence, ils légitiment et stabilisent le régime démocratique, en le faisant fonctionner.
Animateurs du débat politique, ils contribuent aussi à structurer l’opinion publique. Par la tendance à la professionnalisation de la vie politique, les partis jouent un rôle de sélection des responsables appelés à gouverner. Ici, les débats centrés sur la polémique nous forgent des dirigeants médiocres.
Ailleurs, les partis politiques sont des organisations très structurées. Le statut et le financement sont régis par des lois. Ici, leurs contours sont mal définis, ils survivent avec ou sans groupes parlementaires qui agissent.
De nouvelles césures sont récemment apparues dans le paysage politique, des individus peuvent facilement incarner des sigles et bénéficier d’une place de choix dans les états-majors politiques, le poids financier de la personne est souvent pris en considération au détriment de sa stature ou son influence politique ou électorale.
La question du financement des partis politiques n’a jamais été posée. Le pays refuse de mettre un ensemble de moyens permettant d’assurer les ressources financières nécessaires au développement des activités des formations. Les dons privés continuent à alimenter et les sociétés qui les accordent exercent une influence très grande et nocive sur les élus et sur les leaders, jusqu’à obtenir des marchés publics au grand jour, des monopoles d’importation également.
Dans de nombreux pays, le législateur a mis en place un financement public, pour limiter les sources de financements illégales, dont le montant varie en fonction des derniers résultats électoraux, avec un seuil de suffrages exprimés, une présentation des candidats à un nombre à définir de circonscriptions.
C’est en réfléchissant sur ces questions que ce remue-ménage pourra enfin s’arrêter.
Ahmed Ali Amir
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